Françoise Perronno

Née en France en 1970, vit et travaille à Paris.
Diplômée en 1994 de Paris I, Panthéon-Sorbonne.

Défilants à travers les vitres du train, bord de chemins ou horizons parallèles à la route, Françoise Perronno dessine les paysages qu’elle traverse afin d’en retrouver l’expérience: l’isolation de certaines images qui demeurent, la fragmentation due au défilement, la déformation, les manques, ce qui persiste au delà de leur disparition de son champ de vision. Champs sans fin, talus, lignes d’horizon, poteaux, silhouettes d’arbres, ponts, forêts au loin, montagnes, lacs, pylônes, fils électriques. Françoise Perronno travaille le dessin comme un élément d'une plaque sensible: placé à la lisière de la transparence et de la projection, son geste nous ramène aux origines de la photographie où l'image était émulsionnée sur du verre. Son travail, tout à la fois dessin, ombre, projection et installation, laisse respirer le vide. L'imaginaire l'emporte sur la matière et le sujet s’installe dans le jeu aléatoire des relations induites avec la lumière. La vitre dessinée s'apparente à celle du train, là où la rêverie s'organise dans une relation intime entre la mémoire et le mouvement. 

L’artiste dessine directement sur le verre avec des crayons à la cire de couleur blanche et quand le dessin rejoint son souvenir, la sensation éprouvée, elle l’enferme sous une seconde plaque de verre qu’elle serti d’un adhésif de papier fin et translucide. Pris entre les deux plaques de verre, le dessin ne s’efface, ni ne s’altère. L’ombre projeté révèle le dessin à la limite du visible. Il faut s’approcher. Regarder l’ombre qui se dessine. La lumière en passant à travers le dessin en révèle l’image. 

Les pavés de verre sont formés par une juxtaposition de plaques de verre de même format : Françoise Perronno dessine sur chacune des plaques avec les mêmes crayons à la cire blancs. La succession des dessins crée une image en profondeur. Elle serti ensuite l’ensemble avec un ruban de plomb. L’ombre si elle est toujours bien présente ne joue cependant plus le rôle de révélateur. 

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